Un jour, un des Saints #48 – Angèle

Angela, oh Angela, my home is your home, voilà ce qu’aurait pu dire le Christ lors de ses entretiens avec notre sainte du jour. Angèle se place dans la droite ligne de sainte Catherine d’Alexandrie, du coup, cela promet ! D’autant que c’est une sainte toute fraiche, malgré son grand âge…

Gala

Nous sommes à Foligno, ville bien assise en Ombrie, en 1248. Angèle nait dans une famille de la jet-set locale, et notre sainte, dans sa prime jeunesse entend bien faire honneur à la débauche inhérente à son milieu social. Elle succombe à tous ses vices, car, et là c’est la petite pause littéraire matinale, comme le disait Aragon, le vice est le « plaisir que l’on a pas goûté ». Voilà. Refermons, je vous prie, la parenthèse.

Or donc, Angèle commence par mener une vie dissolue dans ses premières années, et même après son mariage. C’est Pierrot le Fou, si Ferdinand était marié à Marianne, ou Valmont et Merteuil. Néanmoins, la débauche étant psycho-dégradable, elle décida un beau jour d’aller à confesse. Cela allait changer sa vie.

Oups !

Devant le prêtre de faction dans le confessionnal, Angèle se tint cela dit relativement coite. Il y avait encore plus silencieux que le secret de la confession : les secrets d’Angèle ! C’est pourquoi notre sainte du jour confessa à moitié ses péchés, et si  péché avoué est à moitié pardonné, il reste encore une bonne moitié restée tue.

Cela n’empêcha pas notre fougueuse Angèle d’aller communier, alors que tout le monde le sait après quelques temps de « caté », si l’appétit vient en mangeant, l’Eucharistie vient après confesse.

Mais Dieu n’est qu’amour, et, au lieu de la punir, décida de reprendre l’éducation de la jeune Angèle. Un beau jour, Ou peut-être une nuit. Près d’un lac, elle s’était endormie. Quand soudain, semblant crever le ciel Et venant de nulle part, Surgit saint François d’Assise. Or si ce dernier était un local de l’étape, il était tout de même mort depuis une bonne vingtaine d’années ! Cela fut un électrochoc pour Angèle, qui reprit le droit chemin.

Elle se mit à mener une vie exemplaire, distribuant toute sa fortune aux pauvres. Le virage était tellement extraordinaire que tout son entourage la crut folle. Elle était bonne pour aller à sainte Anne ! Enfin, ces commérages furent de courte durée. Un enchainement de tristes évènements survint dans la vie d’Angèle. Elle perdit tour à tour son mari, ses parents, etc. Tant et si bien qu’en un éclair, Angèle se retrouva totalement seule. Mais elle ne le sentait pas, elle avait Dieu à ses côtés. Elle décida donc de mettre totalement les voiles de son ancienne vie dissolue, et prit le voile.

C’est tout naturellement qu’elle décida d’entrer chez les franciscains. Après tout, c’est saint François d’Assise, en venant spirituellement prendre le thé dans les nuits d’Angèle, qui lui avait ouvert les yeux. Devenue religieuse, Angèle eût de nombreuses et régulières visions. Le Christ avait pris l’habitude de la visiter. C’en était assez pour qu’on la reprenne à nouveau pour une folle. Il faut dire que c’était l’un des tout premiers cas de mysticisme à répétition de l’histoire. A mesure qu’elle prit de l’âge et qu’elle se bonifia, les visions d’Angèle s’estompèrent, pour la laisser mourir dans la sérénité en 1309.

Elle sera reconnue bienheureuse en 1701, et canonisée récemment, en 2013. Cela valait le coup de se reprendre !

L’instant #JimpressionneDansLesDîners : Le pape François fit une canonisation équipollente pour Angèle. Qu’est-ce donc que cela ? C’est une très bonne question et je vous en sais gré de me l’avoir posée. Une canonisation équipollente court-circuite la procédure classique de canonisation, en ce sens qu’il n’est pas nécessaire de prouver de nouveaux miracles. Cela se fait par simple décret papal. Pas mal !

A demain pour de nouvelles aventures !

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